Le roman de l’an 6 – 7è feuille

Puis vint le temps du premier incident paradoxalement peu catholique. Les endimanchés sevrés n’en purent plus d’encadrer leur évêque se coltinant un calice nickel chrome de blanc doux au nom du Grand Ordonnateur. L’avait beau être coiffé de sa mitre, le pinard, il pouvait faire sans et se contenter du pain bis ! Au pain sec et à l’eau, comme tout le monde ! L’assemblée n’y était plus ; les fidèles n’entendaient trop que le glouglou diabolique d’un privilégié du saint office, ce qui finit par provoquer un haut-le-cœur jusqu’au tréfonds des poitrines les plus respectueuses.

Dieu entendit alors le message, fit changer le vin en flotte et les maîtres d’autels marris ne se sentirent plus à la noce. Ne s’étaient-ils pas impudemment jugés à l’abri des mesures temporelles ? Il nous casse les burettes, osa penser un diacre ! Fort heureusement pour lui, Dieu avait été distrait un court instant par un appel de l’abbé Pierre pour les SDF de la Fille aînée de l’église. Et la messe fut dite.

A suivre…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 janvier 2006