Que penses-tu de ce début de roman, ô lecteur assidu, assis dû au fait que debout la position est plus inconfortable ? Si ça te plaît vachement, j’en ferai 200 pages ; moyennement, une nouvelle et si t’as les foies des narrations trop longues, je me contenterai de cette chronique, ce qui fait que si tu es sur tes pieds tu ne risques pas de tomber de ta chaise. Tu noteras que j’ai préféré te servir la garbure tout de suite sans mettre les petits plats dans les grands.
V’la ti pas qu’à Saint-Pierre, hic, l’on arrête les piétons sur la voie publique, ique, histoire de les faire souffler dans le ballon.
Mais à ce stade, mon vieux, on va finir par interdire les méchouis, le 14 juillet, la fête basque… Le delirium n’est pas très mince…
Oh ! Hic !
Plus question que les gendarmes eux-mêmes fassent bombance l’été sur le parking derrière leur casemate hôtelière…
Les flics ? Aïe ! Hic…
Tout ça…
Ça n’est pas très catholique… Hic !
La noirceur orangée de la nuit fit que l’on ne remarqua pas la lueur incrédule de l’interpellé penaud, appelé à alimenter la chronique et confronté au redoutable exercice de s’extirper trop vite de la douce torpeur consécutive à l’humeur festive qui avait prévalu dans les p’tits coups qu’on aime boire pour contrecarrer la morosité d’un hiver sans neige.
A suivre…
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 janvier 2006