Chronique du 2 février 2006

Travail, passion, sacrifices… des mots omniprésents lors de l’émission Soirée Pays consacrée ce 1er février 2006 à la lutherie, un axe de développement sur l’archipel qui pouvait susciter le scepticisme tant les esprits sont marqués par la réédition du déjà vu. S’inscrire sur le créneau du marché de l’art, quel défi ! Pourtant, depuis 2001, année de l’amorce du projet, que de chemin parcouru et Pierre Salomon ne pouvait que susciter notre admiration. Son objectif, améliorer encore et encore ses produits, et fabriquer des instruments pour l’exportation, ce qui n’exclut bien sûr le marché intérieur.

Car notre avenir passe par la multiplicité des projets et non plus par une industrie qui était le symbole même de notre existence. Bernard Llinares, le nouveau directeur de la CACIM était sur le plateau pour montrer comment le réseau des chambres peut être mobilisé pour accompagner ces efforts. Il reste bien sûr qu’il ne suffit pas d’être persuadé du bien-fondé de son projet ; il faut le structurer, l’évaluer et le mettre en œuvre avec méthode.

Ce qui passe par le triptyque « travail, passion, sacrifices… » Sans doute est-il fini le temps où l’on pouvait commencer par mettre une belle enseigne sur une camionnette flambant neuve avant même d’avoir fait ses preuves. Les temps sont aujourd’hui plus durs.

Mais les îliens sont des gens tenaces et ont toujours su renouveler leur dynamisme et leur savoir-faire. Vous avez dit « travail, passion, sacrifices… » Mais c’est précisément ce qui a forgé l’âme insulaire.

L’avenir de notre économie passe par là et permettra de bousculer les frilosités et les obstacles. C’est là que l’action politique doit s’inscrire, non pas pour se substituer aux porteurs de projets mais pour les accompagner d’une manière efficace.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 février 2006