Chronique du 13 mars 2006

Tomberons-nous sur les panneaux ? Je te précise, ô lecteur, que je n’ai pas écrit : « Tomberons-nous dans le panneau ? », ce qui aurait été indélicat, voire fantaisiste de ma part en cette semaine de campagne électorale sérieuse pour renouveler l’équipage de notre vaisseau parfois sanguin.

Je me colle donc aux panneaux qui édulcorent l’hiver de leur vert aguicheur, histoire de mettre en relief, par contraste, les deux affiches multi-colorées qui auront en cette mi-mars 2006 précédé les gratteurs, le printemps et les pissenlits.

Deux listes, deux affiches, le compte est bon, par-dessus le marché (je n’ai pas dit de « dupes », vu ma délicatesse ci-dessus mentionnée, ni « aux légumes », parce que nous n’en sommes qu’au temps des plantations). Deux choix donc, pour l’électeur, mais aussi pour les solliciteurs qui auront ainsi mis en relief leur image afin d’accrocher le chaland.

Deux mises en valeur différentes, l’une, celle d’Archipel Demain avec les trombines en pied (sauf pour une qui aura subi les aléas du collage) scotchés au slogan « Identité », l’autre, celle de Cap sur l’Avenir, avec un patchwork d’activités évoquant le devenir de l’Archipel dans sa diversité avec, en exergue, « Cap sur l’Avenir – C’est maintenant ». Deux orientations donc, l’une axée sur l’image d’une équipe dont on doit se dire qu’elle s’est penchée sur notre sort, l’autre où la mise en exergue des projets l’emporte sur la personnalisation. Quelle démarche retiendra l’attention majoritaire ? Il ne s’agit pas,quoi qu’il en soit, de recueillir l’unanimité.

Sourions donc – il y a encore des porteurs d’espoir -, arborons notre devenir. Car Demain, il y a de l’Avenir. En cela, il n’y a pas photo. Jeudi, la télé entrera dans le cadre. Place alors à l’image et au son. Qui fera l’âne ? Là est une question.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
13 mars 2006