Chronique du 22 (v’la les…) mars 2006

Pour la bonne bouche : « Main au panier » – Salade garnie – Crise au menu !

Suite à l’échauffourée consécutive à une histoire de main à la croupe et de sévices d’un gendarme mobile à l’encontre d’une jeune de Saint-Pierre, lors d’une soirée à la disco « Le Joinville » – épisode malheureux entré dans les éphémérides comme « l’affaire des Mobiles » -, quelques jeunes auront été retenus dans le cadre d’une enquête où l’on peut se demander s’il n’y a pas sur le fond une affaire de juge et partie.

Un manque de jugeote évident au lendemain des élections alors que le député d’une équipe gagnante largement majoritaire aura pris clairement position sur le petit écran des grandes images pour le rappel des faiseurs de désordre.

Appel à la raison des politiques, maire, député, président du Conseil impétrant réunis – l’union sacrée en quelque sorte – ; obstination d’un animalcule à bonnet (une petite pensée pour Voltaire !) ; montée d’adrénaline dès l’après-midi au niveau de la population ; mobilisation devant la gendarmerie, puis devant la préfecture ; retour en fanfare à la grande époque des grandes fièvres à faire fondre la neige.

Fort heureusement le colonel de gendarmerie – distinguons les blancs des jaunes, les premiers sont respectés – aura judicieusement relâché les harcelés ; le mouvement se sera alors poursuivi par une démarche auprès de la préfecture pour une demande pressante du rappel des mobiles dans un délai d’une semaine.

Dans le contexte post-électoral, un tel obscurantisme procédurier ne relève-t-il pas de la provocation ? On met le feu aux poudres, on appelle les pompiers et on cherche le coupable en donnant dans la grande leçon de morale.

Décidément, on souhaiterait un peu plus de finesse. Il paraît que c’est le fondement du rapport avec l’esprit des lois.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 mars 2006