Chronique du 24 mars 2006

Une semaine s’achève, marquée par l’affaire dite des « mobiles », comme si l’Archipel était condamné à perpétuer les piétinements d’hier dans la focalisation propre à engendrer de profondes perturbations.

Est-ce la poisse ? Le contrecoup d’une mauvaise politique ultramarine pilotée de Paris ? Notre incapacité à enclencher une mobilisation constructive ? Sans doute est-ce ignorer que la régénération ne se décrète pas ; elle doit être le fruit d’une volonté, d’un effort collectif sur la durée.

Arrogance et forfanterie seraient à ranger au placard, d’où qu’elles viennent. Le manque de respect est inéluctablement facteur de désordre. Rien de surprenant alors qu’on en arrive, en poussant les gens à bout, à la situation actuelle. Comment en sortir ? Là est désormais la question.

Attachons-nous donc au déploiement des énergies positives, si tant est que cela est possible. Le défi est réel, mais exaltant.

Aussi proposé-je, en étape intermédiaire, que chacun se regarde dans le miroir et éclate de rire au vu de la trombine attristée des rééditions coutumières. Moquons-nous de nos tronches figées de morosité. Rions, nom de Zeus ! (Le rire peut remonter aux calendes grecques)

Posons-nous la question : quels sont les gestes simples à poser pour que nos îles deviennent ce que nous portons en rêve : un havre de bonheur possible ?

Préoccupons-nous en priorité des laissés-pour-compte. Il y a de quoi développer un axe archipellien où l’on pourrait enfin se reconnaître.

On attend avec curiosité les premiers pas dans le bon sens.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
24 mars 2006