Chronique du 27 mars 2006

Ce qui m’a rempli d’aise ces jours-ci n’a rien d’insulaire a priori. ETA l’a annoncé officiellement : fini le temps de la violence ! Une annonce qui aura conforté le premier ministre socialiste espagnol dans la priorité qu’il aura accordée à la paix intérieure. Quarante années de déchirures et de drames trouvent enfin l’épilogue dans la volonté de dialoguer. L’événement est si rare de par le monde qu’il méritait bien une chronique.

Comment ne pas prendre le temps de souffler, histoire de se dire que le chemin de l’écoute réciproque devrait être plus fréquemment empruntée. Que de souffrances inutiles seraient ainsi évitées. C’est en pensant à un passé encore bien présent dans les mémoires des liens privilégiés que nous avions avec les pêcheurs basques et espagnols que je me suis dit que la dureté de la vie n’a pas de frontière. La compréhension réciproque devrait par conséquent tracer la route de l’entraide.

De quoi alimenter la réflexion quand au sein même de notre communauté les clivages peuvent facilement prendre le pas sur le respect des différences.

Mais Basques et Espagnols, à l’instar des Irlandais et des Anglais auront su prouver que cela est possible, même si la route est semée d’embûches.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
26 mars 2006