Chronique du 28 mars 2006

Les engoncés dans les principes, les figés dans les bottes ont quelque chose d’effrayant. Ainsi en va-t-il de Dominique de Villepin qui aura su avec le CPE détruire l’image plutôt positive de lui-même qu’il avait su construire. Ne voyait-on pas en lui un futur présidentiable ? Aujourd’hui, patatras ! L’homme est à mettre au rancart au rayon des cravatés à œillères.

Quand une mesure ne passe décidément pas, sur un sujet crucial, ne serait-il pas utile de recourir au référendum, histoire de dépasser les aléas des sondages ? La délégation de pouvoir n’a-t-elle pas ses limites ? Mais non ! Le responsable pétri de certitude se sent à l’abri de l’erreur d’estimation ; il a obligatoirement raison puisqu’il est aux manettes. Toutes les conditions sont alors réunies pour les grandes incompréhensions. Elles se vivent aussi bien au sommet de l’Etat que sur des terrains plus modestes.

Que dire lorsque les invitations du premier ministre à la table de négociation reposent en guise de préalable sur l’acceptation obligée d’un projet que le peuple rejette ? Problème de communication dans nos sociétés branchées ? Manque de jugeote flagrant que si tu t’adressais à un cheval de bois il te donnerait un coup de patte ?

Ne sommes-nous pas dans une situation curieuse où le capitaine sombre avant son navire ? Son naufrage entraînera-t-il celui du navire UMP qui l’aura porté aux commandes au nom de sa technicité ? Quelle sera l’addition pour le pays tout entier, à commencer pour les étudiants dont l’année est compromise ?

Tout ne sera-t-il pas noyé dans la masse comme les dérives du Clémenceau ? Mais au fait, où se trouve ce glorieux ambassadeur de notre forfanterie MAMifiée ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 mars 2006