Chronique du 9 mars 2006

Journée de la femme le 8 mars marquée à Saint-Pierre par la sortie d’un timbre en hommage à… un homme, Albert Pen, qui aura marqué l’histoire de nos îles. Pendant quelques décennies, il aura été le point de fixation des convergences et des divergences, la figure emblématique de tous pour sa forte personnalité et son action entièrement consacrée à l’Archipel. Devant une telle force de conviction, impossible de rester indifférent. Les nouvelles pages de l’Histoire qui s’ouvre conservent son empreinte même si aujourd’hui parmi les impétrants en politique plusieurs ne l’auront guère connu que de nom, voire de prénom. Albert ! Deux syllabes pour exprimer l’admiration, l’adhésion ou l’animosité…

L’entrée des femmes dans le circuit des combats de coqs aura-t-elle changé quelque chose ? Le scepticisme l’emporte, car la lutte pour le pouvoir n’est que terriblement humain et les déchirements coiffent la différence des sexes.

Deux listes s’annoncent pour les prochaines échéances électorales, l’une menée par un homme avec une femme en deuxième position, l’autre avec la configuration inverse. Les deux ont été obligées de respecter la parité. L’implication plus forte des femmes, quelle que soit la liste, peut-elle apporter un souffle nouveau ? Il est permis de l’espérer. Plus de nuances, plus de respect des sensibilités diverses sont nécessaires. Mais on oublierait trop vite que ces qualités peuvent être aussi masculines ou, pour être consensuel, se nicher dans la part de féminité de l’homme.

Hommes ou femmes, peu importe, pourvu qu’on ne passe pas la main au derche de l’Archipel.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
9 mars 2006