Chronique du 6 avril 2006 (2)

Prenons quelques instants de réflexion à la lecture des informations nationales : plus de grippe aviaire, plus de chikungunya, on attend la suppression du CPE !

Il faut bien admettre qu’avec un Président qui promulgue une loi pour une mesure présentée comme déterminante pour relancer l’emploi tout en demandant immédiatement de ne pas l’appliquer, on peut avoir le souffle coupé, quelles que soient ses convictions ou ses analyses. De telles pantalonnades discréditent l’action.

« Les anti-CPE exigent que le Parlement vote d’ici dix jours une loi abrogeant le contrat première embauche » précise Reuters. « L’abrogation du CPE au coeur des discussions » titre Le Monde. « Servir l’intérêt national », de mettre en exergue notre premier ministre sur la touche. Mais pour un ratage de communication, difficile de faire pire et de mieux desservir ce même intérêt.

Car ce qui frappe est bel et bien l’incompréhension qui a envahi le devant de la scène. La perte de confiance est son corollaire.

Une question n’est toutefois pas posée – du moins n’apparaît-elle pas sur le devant de la tragédie médiatisée : le CPE retiré, quelles seraient les solutions pour retrouver la voie de la croissance et la dynamique de l’emploi quel que soit l’âge ?

Dans ces événements désastreux, la France s’enferre une fois de plus dans ses errements. Le désarroi national ne peut que s’accentuer.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
6 avril 2006