Chronique du 13 mai 2006

« C’est donc votre seul espoir… ? » d’interroger doucettement en guise de conclusion la journaliste de plateau à son vis-à-vis, le président du Conseil général invité du Vingt heures de RFO.

Derrière la question modestement posée, le vrai Rapport à la Réalité ?

Car n’en est-on pas, dans le secteur pêche, à négocier des miettes ? Si les scientifiques préconisaient 5 000 tonnes maximum d’effort de pêche dans le 3PS, ne peut-on craindre que les 13 000 tonnes obtenues ne soient le signe avant-coureur d’une pérennisation impossible vu que les géniteurs ont atteint le seuil critique du non-renouvellement ?

Reculer les échéances pour mieux sauter en quelque sorte, comme si nous étions impassiblement assis le cul sur un baril de poudre ?

Hier l’affaire du « plateau continental » présentée comme déterminante pour le redéploiement économique ne serait-elle plus qu’une « monnaie d’échange » sur un secteur localisé, celui des dernières queues de morue ?

Etre réactif à des niches ? comme l’aura mentionné le président du Conseil ? Mais ce type de réflexion n’a-t-il pas été cent fois abordé sans résultat ? N’a-t-on pas eu les oreilles rabattues avec la nécessaire valorisation des produits de la mer ? Apporter une plus-value réelle… Avec le dur constat que nous n’avons guère évolué.

Une chose est sûre : il faudra un réel déploiement d’énergie pour relever les défis. Pour l’instant, n’en est-on pas à subir passivement les durs effets de la fatalité ?

Ah ! Retrouver la pêche ! Dans tous les domaines… L’espoir est nécessaire ; et la détermination collective la planche de salut.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 mai 2006