Chronique du 25 juillet 2006

La situation n’est pas au beau fixe à Saint-Pierre et Miquelon : brume et flotte depuis début juin, crise à EDC à Miquelon dans la filière aquacole, symbole d’un renouveau aujourd’hui fortement compromis, crise pour les saisonniers qui n’auront pas le temps de travail requis pour les indemnités leur permettant de survivre l’hiver, crise dans le secteur pêche à Saint-Pierre avec le licenciement des saisonniers des Nouvelles Pêcheries, licenciement annoncé du premier emploi jeune, entraîneur de la pelote basque, un sport représentatif d’une identité basque qui sert la cause de tous les chercheurs de “couleur locale” mais que l’on oublie bien vite quand il s’agit de lui donner une véritable assise…

Avec, pour couronner la gadoue ambiante, des problèmes récurrents de bateau en panne pour la desserte Miquelon-Saint-Pierre, la prise de vue, en pleine saison supposée être celle du farniente, flanque les jetons.

Le nouveau Préfet aura du pain sur la planche, alors que les regards sont tournés vers un Etat accusé de laxisme, de temporisation excessive, de délais trop longs dans le suivi des dossiers, de traitement des problèmes au coup par coup, sans projet d’ensemble structuré. Faut-il espérer que son nouveau représentant ait la pêche pour relever la balle au pied du mur ?

Il est vrai que l’Outre-Mer, élément clef de la dimension française dans le monde, n’est perçu que par les insulaires ou de rares visionnaires comme Dominique Wolton. Le parisianisme est encore trop réducteur. Et ce manque de vision ne touche pas que des îles désemparées.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
25 juillet 2006