Chronique du 4 juillet 2006

Avais-je la berlue ? Mais non, je croisai bel et bien dans le brouillard épais des fantômes en bandes dans les rues de Saint-Pierre en ce 3 juillet 2005. Le Massdam, paquebot de croisière bien connu dans nos eaux pour les vieux os, venait donc de déverser pour quelques heures son lot d’yeux hagards en quête d’aventures. Ô celles que l’on qualifie de « nice », « great » ou « funny » sans que ça perturbe le bourgeois enchaîné. Mais l’industrie est ainsi, souvent sans âme, même affublée du qualificatif de « touristique ». Des efforts avaient été déployés toutefois pour vaincre l’adversité relative d’une météo sans surprise pour qui vogue en nos eaux bercées par les brumes de l’Histoire. Une bonne idée, parmi d’autres, que celle de faire goûter à l’arrivée différents produits culinaires susceptibles de se retrouver dans les plats des restaurateurs locaux. Vive la confiture plutôt que la déconfiture !

Ainsi vont les saisons, ô lecteur, sans grande évolution tant l’espoir fait vivre dans l’attente de jours meilleurs. Car, « Les touristes, touristes partis / Le village petit à petit / Retrouve face à lui-même /Sa vérité, ses problèmes » comme chante Jean Ferrat. Tant qu’à faire, apprécions les pauses et fi de l’andropause du rêve.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 juillet 2006