Chronique du 17 octobre 2006

Certes, je l’aurai vu en bas débit – on a la technologie qu’on peut -, mais le triolet « Ségolène – Dominique – Laurent » m’aura convaincu. Clarté des propos, dignité dans la mise en avant de leurs ego (on ne présente pas aux suffrages d’un peuple sans un minimum de cette humanité là), leur volonté de porter une politique au service du plus grand nombre auront su se jouer du défi qui leur était posé : apparaître différents sans se déchirer au sein de la même grande mouvance. Sans doute des trois Laurent Fabius aura-t-il eu un discours le plus résolument à gauche ; mais comment convaincre ceux qui auront déjà donné pour les 101 propositions du passé ?

Cette primaire publique aura eu l’avantage d’exister même si l’on peut déplorer qu’elle n’ait pas eu lieu sur une chaîne publique à plus grande audience, largement portée par les deniers collectifs. La droite apparaît bien empêtrée dans ses appétits de pouvoirs personnels face à cette démarche démocratique.

Faire le choix de cliquer sur une retransmission internet était certes plus volontaire qu’une réception passive dans un monde englué dans le blues du zapping (j’en profite pour y déposer une pensée à Gilbert Laffaille). Le plaisir d’entendre l’engagement au service des plus humbles, mais aussi d’un pays tout entier qui a besoin de retrouver un nouveau souffle, était réconfortant. La mondialisation, dans ses effets négatifs – elle en a aussi des bons – peut trouver des contre-pouvoirs.

L’insularité elle-même a changé de visage.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 octobre 2006