Chronique du 20 octobre 2006

Et d’une mission de plus sur le tourisme, cette fois d’une représentante nationale du Conseil économique et social. Et, devine, nous avons des… atouts. Ouf ! Je respire. Alors, tu t’attendras peut-être à ce que je m’en amuse.

Eh bien, non ! Je vais essayer d’être sérieux, vu que la dame interrogée sur le plateau du Vingt heures – plus accessible qu’un plateau de fromages sortis de nos étals, tu en conviendras -, arborait un air à ne pas plaisanter. Il faut mettre tout ça en musique, qu’elle a dit. Alors, tu comprendras que j’ai été conquis.

Améliorer le DO DO, LA LA LA, mais SI, mais SI, qu’elle a dit aussi. Regardez la qualité de votre SOL, qu’elle a ajouté, y’a tout pour marquer une pause, un soupir, y venir avec sa portée. Bref, il est urgent d’avoir un chef d’orchestre, des partitions claires, des baguettes fraîches – on les a déjà, tous les matins, sauf le dimanche… Tiens, et le dimanche ? Qu’est-ce qu’on fait à part d’aller à la messe ? Hein ? On s’emmerde ? Et les touristes alors ?

Et le soir ? Pour la musique, tu repasseras. Faudrait reprendre tout ça en chœur, le cœur vaillant parce qu’alors ce ne serait pas impossible. Tu le sais bien si tu en as vu d’autres, vu que ça faisait partie de nos rengaines d’antan.

D’accord sur toute la ligne donc, mais sans bémol… (t’en fais pas, les bémols, ça vient tout seul)

Y’a de l’espoir, on connaît la chanson, mais paradoxalement sans la mettre en musique. Parce qu’ on s’est trop payé de chansons sans doute, ce qui est un comble dans un pays où on devrait chanter davantage.

N’aie crainte toutefois, je te le dis. Quoi qu’il advienne, tout finit par des chansons.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
19 octobre 2006