Chronique du 7 octobre 2006 (2)

On parle d’un artiste de l’Archipel dans le quotidien « Le Soleil » de Québec, dans son édition du 6 octobre 2006, autour de l’émergence d’un nouveau duo musical « Maktoub, né de la rencontre entre un Québécois pure laine et un Marocain de St-Pierre-et-Miquelon.

Ce Québécois, c’est Polo, le leader du défunt groupe les Frères à Ch’val et ce Marocain, c’est Lekbir, artiste peintre et musicien immigré pour cause d’amour dans les lointaines îles françaises. »

Immigré « pour cause d’amour », voilà qui sonne doux.

Et pourtant. Quel que soit l’endroit où l’on élit domicile, difficile d’échapper aux grandes déchirures planétaires. « Je n’ai pas eu à me défendre (d’être musulman et arabe) de toute ma vie. Seulement depuis le 11 septembre… On s’assoit dans un avion et les gens nous regardent comme si on allait poser une bombe », remarque Lekbir, blessé de porter dans le regard de plusieurs, une étiquette d’assassin, de terroriste ».

Et le Soleil de mettre en relief la démarche des artistes : « La musique n’a-t-elle pas ce merveilleux pouvoir d’abattre toutes les frontières et de rassembler les gens au-delà de leurs différences ? »

Il ne reste plus qu’à découvrir ce « message de paix et de partage » à l’occasion de « ce mariage musical ».

« « Ce sont les artistes et pas les politiciens qui peuvent changer les perceptions. Avec les mots, avec l’art », dit Lekbir » rapporte encore Le Soleil.

Je suis tellement d’accord avec lui…, bien que cette concrétisation, dans la modification des perceptions, soit sans cesse repoussée aux confins de l’espoir.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 octobre 2006