Chronique du 2 novembre 2006 (2)

Notre député sera monté une nouvelle fois au créneau, à l’assemblée sur le dossier vital du plateau continental. Son interlocuteur, le ministre des Affaires étrangères. La réponse de celui-ci, pour ce que l’on aura pu découvrir sur les ondes de RFO, aura été loin d’être convaincante, le ministre donnant au minimum l’impression, au fil de ses balbutiements, de découvrir le texte de la réponse auquel il s’agrippait. Ses félicitations à l’encontre de notre représentant pour son obstination à défendre les intérêts « Saint-Pierrais et des Miquelonnais » n’étaient qu’une illustration d’un oubli magistral : ne s’agit-il pas, au-delà de l’Archipel de la défense des intérêts de la France ? Comment ne pas penser aux dégâts des frilosités récurrentes dans le dialogue avec l’Angleterre d’avant-hier et le Canada d’un passé rapproché ? La France a plus que jamais des droits inaliénables qu’elle se doit de défendre. La bonne santé économique d’une de ses concrétisations territoriales n’en est qu’une résultante. Tourisme, échanges en tous genres ne peuvent se concevoir que dans le cadre d’identités clairement assumées.

Gérard Grignon se bat donc comme il le peut ; en cela il a le soutien de la population consciente de la difficulté de l’exercice. Dans des communautés insulaires, il est plus difficile que dans des ensembles plus vastes de zapper sur la mémoire chargée de douleurs.

Une fois de plus suis-je amené à penser à Beaumarchais. Ne dit-on pas trop précipitamment que la France s’est portée au secours des insurgents américains ? C’est trop facilement oublier ceux qui ont eu le courage de prendre les bonnes décisions.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 novembre 2006

Monsieur de Beaumarchais