Chronique du 22 novembre 2006

N’aura-t-on pas dit un jour : qui veut voyager loin ménage sa monture ?

Comme on aurait pu dire : qui veut aboyer fort ménage son caniche.

Ou qui veut caresser doux ménage sa petite….

Tu me vois donc plongé dans un délire animalo-bipédique dans la foulée d’une condamnation clamée sur les ondes d’un propriétaire de chien qui aura voulu noyer son labrador feu sauvé in extremis de la grande bleue par de bonnes âmes ameutées. Quatre mois de prison avec sursis, sentence prononcée en ce 21 novembre 2006. Ouah ! Mais c’est que tout le monde fait ça à Miquelon, aura souligné l’accusé. Et à Saint-Pierre ? Et à l’Île aux Chiens qui aura peut-être changé de nom une fois qu’on les eut tous noyés peut-être ?

Mais ne soyons pas cabots. Pardonnons la faute pointée puisque de toute manière justice aura été rendue. Puissent les clébards rivés à leurs cabanes du désespoir sur quelque bord de route cesser d’aboyer quand passe la caravane de l’indifférence et aborder les temps de chien avec un peu plus de chaleur humaine.

Et s’il faut rendre à César ce qui appartient à Jules, reconnaissons enfin qu’avoir du chien a vraiment de la gueule.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 novembre 2006