Chronique du 24 novembre 2006

Nicolas Sarkozy se donne une semaine avant de déclarer sa candidature. Voilà une info dont on se contrefiche, puisque ayant l’apparence de l’info, elle n’en est pas une, tout au plus une opération de communication dont la presse se fait l’écho en participant à une comédie aux cent actes divers dont la pièce n’est qu’une redite. Mais cela permet de lire le nom de Sarkozy, de l’entendre ou de voir la tronche de l’intéressé sur les écrans dont on se contrefout tellement il fait partie de notre subconscient. A cause de quoi ? Je te le demande…

Ton chroniqueur – ô lecteur – je dis « ton », mais ne sois pas trop possessif tout de même – a participé jeudi 23 novembre 2006 à une émission radio sur l’information à Saint-Pierre et Miquelon. Une information dont tu n’as que faire, puisque si tu as tendu l’esgourde, pas besoin d’y revenir et que si tu ne l’as pas fait, ça ne m’aura pas empêché d’écrire sans revenir sur ce qui a été dit, ce qui n’est pas une information puisque tu es en train de me lire.

On peut vivre en-dehors des caméras, sans se soucier de la médiatisation du moindre acte de la vie, l’important étant d’apprendre à vivre avant qu’il ne soit trop tard, comme l’aura rappelé un artiste. Ce n’est pas une information. Sauf que si tu y réfléchis bien…

Le Saint-Pierrais-Miquelonnais en 2006 ne risque-t-il pas de se muer en illusion d’image sans cesse renouvelée ? Y a pas photo, si ça te branche…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
23 novembre 2006