Chronique du 25 novembre 2006 (2)

Parmi les mesures (certes pré-électorales ce qui n’engage que celui qui les gobe) de Nicolas Sarkozy concernant l’Outre-Mer, figure la création dans chacun des quatre DOM d’une « zone franche globale d’activité ».

“Ces zones franches globales pourraient comporter, pour les entreprises des secteurs productifs des mesures d’exonérations partielles d’impôt sur les sociétés, de taxe professionnelle, de droit de douanes pour les matières premières et les produits semi-ouvrés, ainsi qu’un mécanisme de crédit d’impôt majoré à l’exportation”, a-t-il déclaré.

Quelle transposition pouvons-nous faire à Saint-Pierre et Miquelon où le Conseil général (territorial) semble être prisonnier d’un carcan qui ne lui permet aucune marge de manœuvre au niveau de la taxation locale, en-dehors des hausses toujours présentées comme inéluctables, quelles que soient les équipes élues ?

« Matières premières » et « produits semi-ouvrés » à un coût plus raisonnable jetteraient sans doute les bases d’une diversification possible, car ici tout coûte la peau du fion. Mais comment le rendre possible dans notre contexte spécifique sans mettre à mal des ressources déjà tendues ?

Quant aux communes ultra-marines, elles sont dans une situation financière préoccupante, comme l’a souligné le congrès 2006 des maires de France. « Lors du Congrès des maires et des présidents des communautés de France, un débat a montré hier que les difficultés financières des communes de l’Outre-Mer justifient (« justifie », est-il écrit sur le site ; je me suis mis permis d’ajouter une petite correction orthographique) leur demande d’un allègement de certaines charges sociales » pouvait-on lire sur le site de maire-info.com, le 22 novembre 2006. Et celui-ci d’ajouter : « À ces situations difficiles s’ajoute le poids prépondérant des frais de personnels dans les budgets. Ce problème revêt une connotation sociale avec la place importante donnée aux emplois aidés et répond à un besoin du service lié à la jeunesse des populations et aux obligations qui en découlent », ce qui recoupe le souci déjà exprimé de nos édiles.

Ne sommes-nous pas là au cœur d’un vrai problème tant à Saint-Pierre qu’à Miquelon, en concordance ave les autres communautés d’Outre-Mer ? Faut-il attendre les grands rendez-vous nationaux pour avoir de nouveaux espoirs, le temps de quelques promesses ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
25 novembre 2006