Chronique du 31 décembre 2006

Eh oui, ô lecteur, il est bon de temps à autre de se mettre au vert, comme Buffet, Ségolène ou Sarko. Pas question de savoir qu’ils (il suffit d’un homme dans la série pour que le masculin l’emporte) – aient pu signer un « pacte écologique » sans savoir ce qu’il y avait dedans. Je me suis donc plongé dans la dernière parution de Nicolas Hulot, sur papier recyclé. « Faut-il rappeler qu’on a le politique que l’on mérite », rappelle notre écologiste national dans sa « Lettre ouverte au futur président de la république », propos vérifiable à tous les échelons de la représentation, n’est-il pas vrai ?

D’ailleurs Nicolas Hulot n’a pas dit « la politique » ce qui eût féminisé le propos pour le rendre trop général alors qu’en le masculinisant il le singularise. N’est-ce pas particulier ?

Pas question d’échapper, selon l’auteur, à la confrontation avec le réel. « La crise ou, plus exactement, les crises multiformes et interdépendantes de la machine du vivant se font de plus en plus prégnantes. Leurs menaces se rapprochent de l’humain. La tragédie est-elle pour autant programmée ? » Notre avenir est dans la question.

Notre survie archipellienne dépend d’une vision planétaire de notre devenir. Nous sommes désormais entrés dans une ère de l’aventure humaine où les réponses collectives et individuelles sont étroitement imbriquées. Aurions-nous pu imaginer tout cela au moment où nous entrions dans notre propre crise, celle de la pêche ? Avions-nous la pleine mesure de la raréfaction des espèces aquatiques ? Notre regard sur le passé s’enrichit de cette prise de conscience survenue à grande échelle plus récemment.

Il reste que nous devons anticiper davantage. Les défis ne sont plus à l’échelle du village, d’un seul rendez-vous électoral, fût-il (futile ?) national. 2007 marquera une autre étape de notre cheminement. Une bonne et heureuse année ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
31 décembre 2006