Chronique du 8 décembre 2006

Le débat autour des services de soins sur l’Archipel aura changé de tournure sur les ondes radio de RFO en ce jeudi 7 décembre 2006, au bénéfice d’une meilleure santé… démocratique. Certes les divergences d’analyses se seront réaffirmées entre les tenants d’un centre de santé pour la médecine généraliste notamment séparé de l’hôpital et les défenseurs d’une concentration des moyens matériels et humains au sein d’une même structure.

Tout ne vient-il pas d’une erreur initiale, celle d’avoir mis la charrue avant les bœufs, au moment de la première définition de la construction même d’un nouveau centre hospitalier ? Faute de cette étape essentielle qui n’aurait pas manqué de susciter l’expression de grandes inquiétudes, le choix du non-dit aura été source d’une résurgence renforcée des angoisses fortement imprégnées de colère. Le cheminement vers d’autres solutions aboutissant à des réponses éclatées aura abouti à un sentiment de se trouver soudain au pied d’un mur non désiré.

Et les acteurs de tenter de se dépêtrer de ce méli-mélo.

Aujourd’hui, la décision aura été prise. Disons que la prise de conscience de cette décision intervient en cette aube hivernale, paradoxalement vécue par beaucoup comme une vraie dégelée. Le président du conseil général aura été amené à monter au créneau porteur d’une lettre tardive du ministre de la santé pour rassurer les parties. On sait que dans ce genre de situation le scepticisme risque fort de perdurer. Tout en prenant acte du choix opéré, le président de la Collectivité territoriale aura regretté, du fait de l’achat de l’hôtel Neptune, la disparition d’une structure hôtelière jugée indispensable. Ce point méritait certes d’être souligné. Mais ne réagissons-nous pas alors trop tardivement, du fait de l’absence d’une vision globale et concertée du redéploiement touristique menant à reconsidérer l’ensemble du pourtour du port de Saint-Pierre. N’aurons-nous pas raté le coche ?

La crise qui éclate au sein de notre entité des services de santé n’est-elle pas révélatrice d’un déficit sérieux du débat démocratique, forcément évolutif, les analyses trop figées conduisant à des décalages inéluctables ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 décembre 2006