Chronique du 9 décembre 2006

Je te l’avoue, ô lecteur assis – je ne t’imagine pas au garde à-vous tout de même –, on m’aura fait marcher, mais pour la bonne cause. D’ailleurs il est des mises à pied plus douloureuses ; j’y ai pensé en marchant – c’est fou ce qu’on peut marcher quand on y pense et vice-versa – ; que dire aussi de ceux qui ne trouvent pas chaussure à leur pied ? Les pauvres ! Certes, je n’ai pas couru ; j’ai aussi pensé à La Fontaine. « Rien ne sert de… » Non, me suis-je dit, je n’ai pas ces talons. Sauf que le jour où tu me verras courir, c’est que ça aura vraiment marché, je te l’assure. Donc, je ne me suis pas foulé (les chevilles) mais cette soirée m’a botté. Merci à la Foulée des Îles qui nous aura ainsi invités à participer de cette manière et sans chichi au Téléthon 2006. Tiens, je réalise que j’ai évolué dans la perception de ce type d’événement. Sans doute faut-il arrêter de philosopher, pour éviter de tourner en rond, me suis-je ajouté au premier rond-point. Au diable les évêques qui voudraient encadrer la recherche scientifique ! On ne peut pas s’en ficher, nom de Dieu ! Que ce ne soit pas leur tasse à thé, comment s’en étonner ? J’ai donc pensé à toi, Galilée, tout en marchant dans la nuit moite d’une fin de journée pluvieuse de décembre.

Et puis, dans la recherche génétique entreprise, il faut bien reconnaître que ça avance et que plus ça marchera, moins on aura de coup de pompe.

« Moi mes souliers ont beaucoup voyagé… » Dans la (petite) foulée, j’ai repris ma guitare… De là à ce que ça marche, il y a un autre pas à franchir…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
8 décembre 2006