Les convenances des vœux de début d’année s’estompent à peine dans la grisaille d’un mois de janvier privé de neige que les luttes intestines s’étalent déjà sur le plateau de nos soupers.
Deux sujets qui fâchent pour ce nouveau millésime : la santé de l’hôpital François Dunan, le « Goéland » qui bat de l’aile.
Et le président du Conseil général de monter, suite à l’assaut syndical du milieu hosptilalier sur les meurtrières du château de l’incompréhension : « méthodes de voyous » en rapport avec le comportement récent à l’égard du directeur de l’hôpital, « sommé » de quitter les lieux, « c’est un torchon » pour qualifier le communiqué intersyndical suite au conseil d’administration du 15 décembre. Mais le dialogue est ouvert. Ouf ! On respire. Car les vœux de dialogue ne sont-ils pas souffle de pipeau face aux orgues de Staline des perpétuelles divisions ?
Le président aura donc précisé sa position en insistant sur le fait que le service des urgences doit réintégrer immédiatement l’hôpital et que c’est du ressort du Conseil d’administration : « Je mettrai le Préfet devant ses responsabilités », a-t-il déclaré.
« Que le centre hospitalier retrouve sa vocation », de conclure le président du Conseil général. Retrouve ou trouve ? Redéfinisse en quelque sorte… Le problème n’est-il pas désormais de clarifier sa… « vocation », l’incompréhension n’étant que la résultante du retard pris dans sa redéfinition ?
Y aura-t-il eu « irrégularités » ou pas quant au marché de reconstruction du barrage du Goéland ? Le président du Conseil général aura déploré d’une manière très vive un « règlement de comptes par marchés publics interposés ». Et de désigner vers qui « les gens pourront aller frapper aux portes » en cas de remise en question d’un marché de 4 millions d’euros pour 2007, dans un contexte d’urgence, de « vraie nécessité de sécurité publique ». La justice aura tranché : l’attribution du marché a été… annulée.
Faute de couler du béton, il coulera donc encore bien de l’eau dans les ravines de l’immaturité dont nous semblons faire de plus en plus preuve. A se dire parfois qu’il vaut mieux faire le mur avant d’être emporté dans le flot des salives.
Ne pourra-t-on pas se consoler comme on peut en se disant que le barrage du Goéland est en carafe ? Ne faudra-t-il pas d’ailleurs avoir du carafon pour clarifier toutes ces eaux troubles ?
De quoi défaillir de découragement. Docteur, il y a urgence ! Quel numéro dois-je composer ?
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 janvier 2007