Chronique du 16 janvier 2007

Peut-on, à Saint-Pierre et Miquelon, faire fi de l’engagement national dans les principes régissant une candidature aux élections législatives ? Pour Gérard Grignon, son appartenance à l’UMP, bien qu’il ait reçu l’investiture de celui-ci, est une affaire personnelle, son engagement au service de l’Archipel étant issu du mouvement local Archipel Demain.

Pourtant, selon lui, il n’y aurait pas photo entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, la première étant pointée du doigt de notre élu pour vouloir remettre en question l’indexation des fonctionnaires. Le choix de notre député, on l’aura compris, est clair au soir d’une journée de sacre – celui-ci n’était-il pas royal ? – à laquelle il n’aura pas participé.

Mais y a-t-il problème à se prévaloir d’un choix politique national ? Certes, il est difficile de savoir à quelle sauce servira l’Outre-Mer dans le grand plat d’une nation sur des charbons ardents. Mais un idéal national serait-il casse-urne ? Donc pas question de participer au sacre de Nicolas. Sacré Gérard !

Il en ressort cependant que nous ne sommes plus à l’époque des candidats parachutés avec leur missel sous le bras. Ne se dit-on pas, par la force de l’habitude, que, quel que soit le grand timonier de demain, la messe est dite au niveau national, la vision étroitement hexagonale évoluant peu, et que l’outre-mer aura bien besoin de compter sur ses propres forces de conviction ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
16 janvier 2007