Chronique du 17 janvier 2007

Empêcher la rupture d’un barrage pour avoir trop longtemps nagé entre deux eaux, remettre le budget à flot, sortir de l’ornière de tout ce qui tombe à l’eau, éviter l’eau dans le gaz ou l’eau de boudin, l’Archipel saura-t-il chenaler dans de tels défis aqueux ?

Car s’il fallait un symbole supplémentaire des dérives qui nous entraînent tous, la découverte, début janvier 2007, de la dangerosité extrême d’un barrage prévu être reconstruit, a de quoi assécher le gosier, une fois la salive de l’étonnement avalée.

L’économie de l’Archipel est-elle dans le même état, auquel cas l’ordre d’évacuation pourrait un jour toucher un plus grand nombre. 5 millions de recettes « insincères » pour 2005, comme les aura qualifiées le président d’une équipe récemment élue – recettes bidon en quelque sorte, avec l’acquiescement des contrôleurs – + 5 millions de déficit pour 2006 = 10 millions de trou.

De quoi nous trouver tous… au pied du mur, précisément, solide celui-là, d’un archipel qui s’en allait – mais on s’en doutait -… à vau-l’eau.

« On devra se serrer la ceinture », de commenter le président du Conseil général en ce 16 janvier 2007. Une ceinture de sauvetage, n’en doutons pas, avec un tube pour souffler dedans en cas d’insuffisance d’air. Chacun sera donc invité, n’en doutons pas non plus, à mettre de l’eau dans son vin, si tant est qu’il reste suffisamment d’eau en cas de rupture du barrage.

Auquel cas tout pourrait tomber à l’eau. Pour l’éviter, il faudra sûrement avoir beaucoup de bouteille.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
16 janvier 2007