Chronique du 20 janvier 2007

Nicolas Sarkozy est allé à Millau, lieu d’une grande prouesse technique, celle du viaduc. Débordant d’optimisme, il a déclaré : « La réussite, c’est ce viaduc aussi. C’est le symbole du respect de l’environnement et des défis techniques réussis. C’est ça aussi la France, la France éternelle qui s’appuie sur ses racines et va vers l’avenir. »

Mais pour mesurer les réalités d’un ordinaire moins enthousiasmant, ne pourrait-on pas l’inviter à saint-Pierre et Miquelon : visite du barrage du Goéland, de la Vigie, de l’étang Thélot. Eh oui ! Les ruines qui menacent notre survie ne peuvent faire barrage à l’encontre d’une terrible trivialité.

Occasion lors d’une telle visite de mesurer l’incurie qui fait se révéler au grand jour des problèmes d’une ampleur telle que l’ensemble d’une communauté se sent soudain… submergée par l’ampleur des problèmes qui lui tombent sur la tête.

Car on ne peut, pour aller dans le sens de ce que souligne monsieur Bernard Le Soavec, ancien président du Conseil général, à qui aura succédé monsieur Marc Plantegenest, dans une réaction à une des chroniques récentes, jouer à celui qui découvre l’inimaginable. Nous avons péché par défaut d’anticipation et nous voilà pris dans la nasse du « Wait and See » forcé face à tout ce qui peut survenir. Les rivalités intestines sur fond de jeu de robe auxquelles nous nous sommes habitués n’auront fait qu’aggraver les choses.

On comprend que les sinistrés immédiats de la zone de Savoyard se serrent les coudes au sein d’un Collectif.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
19 janvier 2007