Chronique du 22 janvier 2007

« Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église… » Terrible possessif qui excluait les autres, chacun, dans sa religion, se définissant dans sa propre légitimité ; le monde n’est pas sorti de ces territoires délimités du salut promis aux clans des fidèles…

L’abbé Pierre est mort. Tous pouvaient se reconnaître dans une église qui était celle de l’humanité dans chacune de ses composantes individuelles, pour le droit au logement et à la dignité pour tous. Croyants, athées, tous pouvaient se retrouver dans l’action d’un humaniste au-dessus du lot. Destin d’un homme humble mais déterminé, au service des autres, face à un Pouvoir replié sur lui-même, vite oublieux des laissés pour compte, évoqués au détour des intérêts électoraux.

A Saint-Pierre et Miquelon nombreux furent ceux qui répondirent rapidement à l’appel de Pierre, en établissant un lien permanent régulier avec Emmaüs ; il en est même qui dialoguèrent directement avec cette grande figure du dévouement.

La vie est jalonnée de grands repères. L’abbé Pierre savait donner du sens à ce que devrait être l’Homme.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 janvier 2007