Chronique du 23 janvier 2007

La politique aura changé de registre en ce 22 janvier 2007 et ce fait, ô lecteur mathurinien, mérite d’être salué. Journal de Vingt heures de RFO, invité, le président du Conseil général, monsieur Stéphane Artano, dans une intervention enfin à la hauteur des attentes de plus en plus pressantes de la population.

Car, reconnaissons-le, la situation qui résulte de la prise de conscience soudaine – cette soudaineté nourrissant en elle-même la perplexité – de la dangerosité des barrages de Saint-Pierre – et pas uniquement de celui du Goéland -, mérite une mobilisation pour une bonne maîtrise des réponses à apporter, en incluant la dimension juridique. Ne sommes-nous pas entrés ces dernières années dans une spirale susceptible de tous nous emporter ? Il en va ainsi malheureusement des folies humaines. On comprend donc que les responsables de la Collectivité territoriale soient face à une crise inédite. Il est rassurant que la prise en compte du choc psychologique, des contraintes tombant sur les épaules des personnes directement touchées, soit enfin à l’ordre du jour. On se regardait dans le blanc des yeux, mais l’on ne savait pas qui devait assumer quoi, de résumer le président qui en aura profité pour s’excuser auprès de ceux qui s’estimaient insuffisamment écoutés. Mais où sont les cellules de crises d’antan ? pourrait-on chantonner ; mais avouons qu’elles nous auront fait parfois sourire.

Une démarche politique enfin digne, par conséquent, indépendamment de tous les arcanes d’un tel imbroglio. Et un dossier à nous faire tous frémir au fil de l’eau des découvertes, les barrages n’étant pas par exemple assurés. Constat terrible qui amène tout un chacun à s’interroger sur le pourquoi d’une telle déliquescence sur l’Archipel. N’est-on pas au cœur d’un déficit criant de la politique ? Le défi est aujourd’hui immense pour ceux qui s’attelleront à la remise en perspective constructive de nos démarches. L’actualité sera venue bousculer les priorités des déclarations de principes. La fragilité des murs de retenue est à l’image de nos fêlures. L’Archipel se déglingue. Il est urgent de nous ressaisir.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
23 janvier 2007