Chronique du 30 janvier 2007

C’est décidé, le niveau d’eau du barrage du Goéland sera abaissé d’un mètre, de façon à ne mettre personne en nage à force de songer au scénario catastrophe d’une rupture possible.

Tout baigne par conséquent, me diras-tu. Difficile en tout cas de rester de glace, même au cœur de l’hiver, face à une telle décision alimentée par de nombreuses sources de sagesse.

Il est vrai que la cote des responsables de la Collectivité ne peut que monter au fur et à mesure que la cote du bassin baissera, une réécriture en quelque sorte du principe éternel des vases que l’on fait communiquer. Mais songeons à ce qui se passerait si d’aventure un jour nos réservoirs étaient à sec…

Soyons heureux également qu’un rapport ait pu nous éclairer, certes sur le tard, que l’on eût pu passer à ouest – forcément, vu la direction du courant -, sans qu’on le sût, comme quoi rien n’est parfait en ce bas monde, d’où mon subjonctif, à l’unisson. (Pour ton information, ô lecteur en quête de destination exotique, une rupture de barrage eût eu pour conséquence le déferlement d’un fort courant, prenant assez rapidement la direction permettant d’illustrer l’à-propos d’une de nos expressions locales, avec un tantinet de suroît cependant)

Le mur du Goéland sera donc désormais entre deux eaux, le mettant ainsi en harmonie avec de nombreux actes de notre vie publique, ce qui devrait nous permettre de surnager.

Une mesure, de surcroît, qui peut contribuer à briser la glace qui s’épaississait ces temps derniers.

Tout celui qui ne sera pas né de la dernière pluie attendra désormais la décision des nébuleux en toge qui font, dans une société qui flotte,… la pluie et le beau temps…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
29 janvier 2007