Chronique du 20 février 2007

Du catamaran à la cata ?

La réalité revient toujours à la face de ceux qui détournent les yeux, l’autruche s’expose aux coups de pied postérieurs, le déni du raisonnable finit par mettre au pied du mur (encore un) celui qui le pratique. Pour avoir fait comme si l’on pouvait faire abstraction des principes de base de l’économie de marché, le joujou pète entre les mains du doux rêveur que la puissance publique aura entretenu en chacun de nous, voire même en chacun des initiés du dossier.

Le nouveau bijou flottant de « l’Inter-îles » bénéficie d’aides publiques, jugées aujourd’hui insuffisantes, dans le cadre d’une temporalité à échéance programmée, celle de la défiscalisation qui aura permis l’investissement privé. Ce qui veut dire qu’il est fort probablement destiné à voguer vers d’autres cieux dès que les actionnaires en quête de retour sur les sommes investies en auront la possibilité légale. Que la pression s’exerce maintenant avec suspension des rotations sur Miquelon n’a rien de surprenant. Les promoteurs auront-ils péché par manque de clairvoyance ? Ou par trop-plein d’optimisme ? Comment comprendre que l’un des actionnaires ait maintenu un bateau concurrent sur la ligne Fortune – Saint-Pierre ? Qui aura financé, sinon la Collectivité, le maintien d’un bateau concurrent sur Langlade, fragilisant ainsi la desserte sur Miquelon ? A ménager la chèvre et le chou, ne perd-on pas et la chèvre et le chou ?

Tout est-il possible en ce monde flottant ? Telle était l’interrogation du président du Conseil général invité sur le plateau de RFO en ce 19 février 2007, ce qui l’aura amené à préciser fort justement qu’il est inimaginable de demander une rallonge de 400 000 euros à ponctionner dans les poches des contribuables. (ceux qui paient des impôts, faut-il le rappeler ? )

Sans doute qu’avec ce pavé dans la Baie l’équipage de la Collectivité est-il confronté à une des tourmentes les plus sérieuses de la période actuelle, tant la lame de fond qui s’annonce est susceptible de malmener le rafiot.

Imaginons la suite :

 Monsieur Chirac, nous aurions besoin d’une petite pompe à fric ?

 D’une pompe Afrique ? Comme vous y allez…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
19 février 2007