Chronique du 23 février 2007

Eh bien, mon vieux Léon, la totale est atteinte dans l’addition de tous ceux qui veulent se soustraire au jeu de : « J’ai trois bateaux, j’en retire deux, qu’est-ce qui reste ? » Le Collectif des Langladiers tient à son Saint-Georges et l’a rappelé en ce 22 février 2007. Pas question de supprimer la liaison avec l’Anse du Gouvernement. Comment imaginer couper le lien avec une telle destination si symboliquement labellisée ? Quant au patron privé, impliqué dans la liaison parallèle Saint-Pierre – Fortune, il n’a rien dit mais vu qu’il ne demandait rien à personne il peut prendre toutes les initiatives qu’il veut, y compris chercher fortune ailleurs. Précisons toutefois que l’actionnariat n’a rien à voir avec l’économie managériale et la dimension affective ne relève pas d’un droit acquis, ce qui limite fortement la marge de manœuvre du politique, à l’autre bout de la patente (un petit clin d’œil à la parlure québécoise) quoi qu’il en dise. Peut-on concevoir une desserte inter-îles sans capitaux privés ?

Ne restera-t-il plus qu’à faire du pédalo sur la vague en rêvant, comme chantait Brassens ? Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on se sent submergé ces temps-ci par des histoires de flotte, l’addition risquant toujours d’être salée, naturellement.

  Maman les p’tits bateaux qui vont sur l’eau ont-ils des jambes ?

  Mais non, mon vieux bêta, s’ils en avaient ils mettraient les adjas.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 février 2007