Chronique du 10 mars 2007

Il y a beaucoup de superbe dans une phrase comme celle de Dominique Strauss-Kahn : « la ligne de François Bayrou n’est pas une solution, c’est une illusion ». Mais la ligne qu’il a ralliée n’est-elle pas elle-même illusion, comme pourrait l’être la ligne de Nicolas Sarkozy ? Comme le serait celle de tout responsable qui a des idées et des valeurs à défendre ?

Pourquoi serions-nous enfermés en France dans une vision bipolaire qui aura fait trop longtemps l’affaire des mandarins du pouvoir (ou avides de l’être) alternativement réparti ? Pourquoi ne pas respecter soudain ce qui pousse tant d’électeurs potentiels à s’extirper des traditionnelles mises en opposition ?

Et si les politiques prenaient en compte l’aspiration du plus grand nombre à écrire une société meilleure que celle dans laquelle nous nous sommes progressivement dégradés ? L’électeur de gauche n’aurait-il pas droit au souvenir des grandes meurtrissures ? L’électeur de droite serait-il enfermé dans l’immuabilité ?

Que les socialistes poursuivent dans leur pacte d’apparence – sans écarter que par sa dynamique celui-ci puisse porter sa part de crédibilité -, que les sarkozystes s’obstine dans leur détention des certitudes – mais n’est-ce pas le lot commun des positionnements politiques ? -, leur réveil se fera peut-être un soir de tsunami synergétique des lobes des consciences. Le parallélisme des schémas est cajoleur ; l’espoir cherche aussi parfois les sentiers d’une nouvelle écriture !

Pourquoi ne pas opter pour un débat d’idées dans la recherche du dépassement des évidences ? Qui sera demain l’idole des foules sorties de l’anonymat des urnes ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
9 mars 2007