Chronique du 11 mars 2007

L’Archipel s’est ébroué en ce week-end de mars, précautionneusement, sans trop se dévêtir de ses oripeaux d’hiver. Mais le ciel bleu et une température plus clémente se sont mis à l’unisson de l’empressement canadien à se mettre trois semaines plus tôt que d’ordinaire à l’heure… d’été.

Nous voici donc à l’heure de… Grytviken… en Géorgie du Sud, comme me l’a recommandé mon horloge informatique. Cela change de Nuuk au Groenland, n’est-il pas vrai ? Ne balance-t-on pas en permanence entre deux pôles, le rouge et le noir, la gauche et la droite, la louange et le dénigrement, le « embrassons-nous mes frères » et le « gare à ta gueule à la récré » ? Difficile de ne pas être souvent déboussolé dans l’ordinaire de la vie.

Il aura fait beau en ce dimanche pendulaire qui aura vu la mort d’une presque centenaire à trois jours des rendez-vous mythiques de l’Homme en quête de repères. Il aura fait beau pour ces promeneurs encore engoncés dans leurs doudounes. Il aura fait beau… dans l’attente de jours meilleurs.

Il aura fait triste à écouter le président de la République sur le départ, fier d’un bilan qui laisse pourtant trop de laissés pour compte. Faut-il céder comme l’auront fait la plupart des représentants de la vie politique aux éloges obligés ? Chirac n’aura-t-il pas oscillé entre deux pôles séparés par la « fracture sociale » ?

Et dire que d’aucuns s’évertuent à nous sortir d’un monde bipolaire…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 mars 2007