Chronique du 22 mars 2007 (2)

L’attentisme politique, l’asservissement aux coups du sort inéluctables dans une attitude statique, ne sont-ils pas devenus insupportables ? Le niveau de notre action collective sur notre archipel n’est-il pas désespérément bas ?

C’est tout un bouleversement des consciences qui serait nécessaire pour amorcer une autre orientation de notre dynamique insulaire. D’un côté l’étiolement, de l’autre, l’épanouissement. Mais l’histoire des dernières décennies n’est-elle pas la concrétisation du premier élément, portée par une action politique le plus souvent en rade qui aura loupé la barque ?

Comment s’étonner que la désillusion l’emporte, que les porteurs d’énergie cherchent d’autres orbites ? L’archipel se vide de son potentiel créatif, générateur de développement possible. Il ne reste plus qu’une piètre scène où les plus habiles cherchent à détourner l’attention du plus grand nombre envasé dans un jeu de dupes.

Sur le chemin, l’asservissement, la perte de l’honneur et de la dignité. Demain, des rochers appauvris.

A moins d’un sursaut provoqué par quelques aiguillons… Tout est possible. Les pousses ne nous surprennent-elles pas à chaque printemps ? Sauf que le rythme d’un destin collectif ne suit pas celui des saisons. La dégradation peut entraîner la disparition.

Aujourd’hui le tableau est loin d’être enchanteur.

Pendant ce temps. Mortagne-au-Perche, 5000 habitants, dans l’Orne, a organisé son festival international du boudin.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 mars 2007