Chronique du 23 mars 2007

Notre gouvernement de droite aura donc fait mieux, en ce qui nous concerne, que Ségolène Royal promettant une augmentation de 5% des pensions. Une « bonne nouvelle » comme se sera cantonné à relever le journaliste de plateau à son invité du Vingt heures, le député de l’archipel, un soir de printemps inaugural 2007.

François Bayrou, lors d’un récent meeting au Zénith, à Paris, aura pris l’exemple de sa mère, avec ses 641 euros de retraite : « quand Ségolène Royal propose une augmentation de 5%, ce n’est qu’un euro par jour ! » Quand notre député annonce 6% pour des retraites qui peuvent être du même ordre, quelle en est la portée réelle, en-dehors de son effet d’annonce sur des rochers en proie à une « vie toujours plus chère », contrairement à un slogan publicitaire trop facilement assené et subi ? « Nous augmenterons le minimum vieillesse et les petites retraites pour les porter en cinq ans à 90% du Smic » de promettre François Bayrou.

Quel que soit l’énonciateur d’une telle analyse, la problématique n’est-elle pas de se battre pour que les plus démunis touchent au moins le salaire de référence de la survie ? L’effet ne pourrait être que bienvenu pour les bénéficiaires, sans oublier son incidence positive sur la consommation intérieure, le tout lié au combat pour une baisse des prix aujourd’hui exorbitants. Ceux-ci ne sont-ils pas le résultat d’un marché captif ? Si la concurrence s’exerce pour d’autres types de produits, impossible d’importer soi-même les denrées alimentaires périssables. On n’imagine pas non plus un particulier commander une plaque de contreplaqué en VPC.

L’étouffoir de la desserte est bel et bien au cœur de notre enfermement. Les politiques doivent s’atteler à tout remettre à flot pour que chacun puisse tenir demain… sur ses quilles.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 mars 2007