Chronique du 25 mars 2007

Crise dans le BTP, crise sur les quais. Ça dépote dans la barcasse archipellienne en cette deuxième quinzaine du mois de mars 2007, les dockers ayant décidé de faire le pied de grue sur l’Askania. De quoi faire tout naturellement un président – ou un fromage, comme tu veux – sur le plateau du journal télévisé.

D’ailleurs celui-ci – le président, pas le fromage -, semblait être à couteaux tirés au journal de Vingt heures. Oui quand les avancées sont possibles, aura-t-il assené ; pas question de céder d’une semelle quand ça ne l’est pas, notamment pour la revalorisation de l’indemnité versée à la profession par le Conseil, les finances étant à fond de cale.

Comment oublier que tous les protagonistes – transport, BTP, Collectivité, – subissent de plein fouet le ralentissement économique dont les effets négatifs ne pouvaient qu’être inéluctables ?

Le président du Conseil général aura donc fait preuve de fermeté. Le BTP, aura-t-il mis en exergue, c’est plus urgent car il y a inquiétude pour l’emploi. Il y aurait toutefois des chantiers. Problème de programmation, aura-t-on entendu ; antienne récurrente sur les antennes, quoi qu’il en soit, pour tout observateur hors Observatoire. Quant aux dockers, s’ils ne reprennent pas le travail, les vivres seront coupés.

Attention toutefois dans un contexte aussi sérieux à la focalisation malencontreuse sur des « boucs émissaires »– eh bé ! – chaque berger voyant l’autre en bouc et vice-versa., transporteurs, politiques, dockers, patrons du BTPS, salariés…. Il ne faut pas prendre la chèvre inutilement.

Aussi est-il essentiel pour que le navire résiste aux paquets de mer, que chacun voie bien la mesure de ses actes par gros temps. Equipage, officiers, capitaine, chacun a un rôle primordial à la manœuvre. Les surenchères dans les accusations réciproques ne pourraient que nous entraîner sur les rochers.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
25 mars 2007