Chronique du 31 mars 2007

Intéressant le parallèle effectué en francs par le député sur le plateau télévisé « Intraplac » (à distinguer de l’extra) entre l’effort de l’Etat pour la construction de la nouvelle piste – gros programme d’investissement initié, ne l’oublions pas, par messieurs Pen et Plantegenest, du temps où le combat était ferme contre ce projet -, soit 350 et quelques millions de francs (et les rallonges) et les 90 millions d’euros sur plus de cinq ans répartis pour moitié entre le contrat de projet(s) Etat-Collectivité et la construction du nouvel hôpital.

Certes, l’effort financier est important. Remarquons toutefois :

  qu’il transcende dans la durée les gouvernements et les pouvoirs locaux. Une sorte de tendance compensatoire depuis l’effondrement de la pêche en quelque sorte, principalement orientée vers les travaux publics ;

  que la comparaison est rapide si l’on ignore les effets inflationnistes du passage du franc à l’euro. On peut rêver du temps où l’on payait son caoua une pièce à la main, mais celle-ci a changé de nature.

  Que les travaux de la piste remontent dans le temps – les années quatre-vingt-dix – alors qu’avec le contrat annoncé on s’oriente vers l’au-delà des années 2010… Un grand écart en quelque sorte.

Peut-on oublier les rebondissements concernant le projet du nouvel hôpital, validé, reporté, amendé ? Pour quelle structure et quelle finalité ? Les barrages sans doute plus fissurés aujourd’hui qu’hier, en souffrance dans leur décrépitude ? La raison des retards à l’allumage des chantiers, récurrents comme les pissenlits ? Le tuyau des eaux usées en rade ? Le sort de la décharge ? Les travaux de remplacement des mauvaises conduites ?

Les menaces de licenciements ne reposaient-elles donc que sur des impressions, au point que le téléspectateur aura été entretenu dans des angoisses inutiles ? Mais la succession des coups du sort ne révèlerait-elle pas l’absence d’un fil conducteur ?

Certes, « l’art de la prévision est difficile, surtout quand il concerne l’avenir », disait Pierre Dac. Imagine le défi si l’on tourne en rond.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
31 mars 2007