Chronique du 16 mai 2007 (2)

Sarkozy Ier – J. 1

Discours digne d’un chef de l’Etat. Liberté, égalité, fraternité. Certes. Lumière également sur les valeurs dont celle du travail. Certes (bis).

Mais la « fracture sociale » relève-t-elle d’une fatalité, accentuée depuis sa formulation par un certain jacques Chirac ou bien encore du coup de Jarnac de quelque déité mystérieuse ? N’est-elle pas, plus plausiblement, la résultante d’un dysfonctionnement économique et politique, d’une non-réponse dans l’aggravation des clivages entre ceux qui ont beaucoup et ceux qui en ont de moins en moins ?

La France a majoritairement voté pour le porte-parole d’une philosophie de droite sous-tendant les réponses à apporter. Son choix sera jugé à l’aune de l’Histoire. Cela signifie-t-il la disparition des philosophies différentes, l’oubli de la mise en exergue nécessaire de valeurs autres ?

À suivre les retournements de vestes de gens accrochés à leurs privilèges – pour avoir trop goûté aux ors de la République – peut provoquer un haut-le-coeur. Tout ne se passe-t-il pas comme si, soudain, tout était possible et son contraire ?

L’unicité de la pensée peut conduire à un asservissement de godillots. Or, si l’on ne peut que se réjouir de l’énoncé de certaines évidences transversales, la démocratie repose sur le débat permanent, la remise en question, la confrontation des analyses, le respect des divergences. L’approche dépasse de beaucoup le positionnement pour ou contre le Verbe d’un seul homme, soigneusement éclairé, fût-il président d’une république « monarchisée. »

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
16 mai 2007