Chronique du 17 mai 2007

Ascension de Fillon en ce jour d’envolée céleste : des empressés de la dernière heure, aux faux-culs de l’ordinaire, en passant par les croyants sincères, c’est l’effervescence dans la cathédrale sarkozyenne « Nicolas Sarkozy a chargé François Fillon de former un nouveau gouvernement » nous rabâche la presse mais Sarkozy n’aura-t-il pas reçu les impétrants du nouveau credo ? Credo in unum sarkum, naturellement.

Out Dominique de Villepin ! Son successeur ne l’aura pas loupé pour chausser un jour ses bottes : « Pour forcer le destin, il faut préparer le terrain. Par orgueil et précipitation, Dominique de Villepin a malheureusement fauté », ce qui n’aura pas empêché le « fauteux » de se fendre d’un : « François Fillon est un ami ». « La France aujourd’hui est plus solide qu’elle ne l’était il y a cinq ans” a déclaré Fillon I en ce jour de grand lyrisme. Dominique de Villepin n’aura donc pas si mal préparé le terrain que cela, pourra-t-on en déduire…

Nicolas Sarkozy aura reçu mardi son nouveau boulanger venu lui présenter ses miches, la France s’apprêtant, elle, à marcher à la baguette. « Au pas, camarade, au pas, au pas, au pas… » reprendront en chœur ceux qui savent si bien courber le dos. Ça ne mange pas de pain, n’est-il pas vrai ?

La France en marche aura pris quant à elle le train d’un long week-end. Pas très catholique, tout ça, me diras-tu, ô lecteur. Mais si, mais si…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 mai 2007