Chronique du 18 mai 2007

Sarkozy ou la victoire à retardement de… Balladur ? Du néo-libéralisme qu’il représente, certainement. Faut-il rappeler qu’en 1986 Edouard Balladur se charge de vendre les participations majoritaires de l’Etat de soixante-quinze nationales et qu’il a à ses côtés un certain… Nicolas Sarkozy ? Faut-il faire de même avec les affaires tournant autour de Juppé – Chirac, résultante d’une guerre fratricide entre le clan Balladur-Sarkozy et le clan Chirac après la défaite de Balladur en 1995 ? Faut-il souligner que désormais Balladur sera à nouveau en odeur de sainteté à l’Elysée ? « J’aurai besoin de vous », lui a dit Nicolas Sarkozy.

Si un Bernard Kouchner, tout pénétré de son importance, ne se rend pas compte qu’il a mis les pieds dans un clan marqué par un long historique au profit d’une politique ultra-libérale, c’est que son ambition le condamne à l’aveuglement ? A moins que les prédispositions ne fussent sous-jacentes… Faut-il rappeler que Bernard Kouchner n’a pas, en son temps, condamné l’invasion de l’Irak ? En avant la « kouchnérisation », nouvelle maladie sans frontière.

Force est de constater que la campagne présidentielle 2007 aura chamboulé le paysage politique : gauche en quête de recentrage, centre tiraillé entre gauche et droite, malmené par les habiletés manœuvrières de Sarkonaparte, péripéties radicales, mais aussi, en latence, divergences muettes pour l’instant entre des conceptions de droite différentes, celle portée par un ex-président qui aura manqué de mettre en convergence action et principes souvent généreux, celle d’une autre droite, plus ultra-libérale, avide de revanche.

Une nouvelle saga s’amorce, dans la quadrature des grands écarts. Au nom de la France, comme de bien entendu, cette féminité déifiée évanescente ; jamais au nom d’intérêts plus triviaux.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
18 mai 2007