Bientôt le 2è tour de l’élection présidentielle 2007.
Un rendez-vous essentiel, car il y va de l’avenir collectif des terres de France dont nous sommes un rocher, excentré certes, mais fort de sa propre histoire et de son appartenance à une identité commune.
Choc digne des tragédies raciniennes où la fin du héros est l’essence même de l’affrontement ultime. Quel héros ? Héraut de quel message ? Affrontement terrible entre un homme et une femme. Dimanche, la pièce connaîtra son dénouement. La France, ce soir-là, sera entraînée, quoi qu’il advienne, dans une nouvelle écriture.
Homme contre femme ! Et une troisième figure aux visages multiples, l’électeur. Chacun portera demain les stigmates de l’épreuve. Dans un tel contexte, l’abstention ne serait que l’acceptation de la fatalité. Or l’histoire humaine se nourrit de toutes les écritures, y compris celle des plus humbles. Paradoxalement, se taire est aussi une façon de laisser une trace. Mais l’enjeu est tel que choisir dans une démarche volontaire est de loin préférable à toute forme d’asservissement à l’inéluctable.
Pour qui le rédacteur de Mathurin se positionnera samedi 5 mai 2007 ? Après avoir écouté les discours, lu les interventions, les analyses multiples, y compris de journalistes étrangers, en quête d’autres regards, mon choix est fait, ô lecteur. J’ai été frappé par l’arrogance du JE qui, chez l’un, phagocyte tout ; j’ai été frappé par l’arrogance de plusieurs de ses porte-parole (la parole unique, trop singulière). Le risque de l’enfermement idéologique est grand.
Je me prononce donc en faveur de Ségolène Royal, pour une meilleure mise en œuvre des différences, de la diversité et du… respect de l’autre.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er mai 2007