Chronique du 29 mai 2007

Il a plu sur nos îles comme il pleure dans le cœur des naïfs. Ils ont aimé la franchise de Sarkozy, ils ne veulent pas de sa franchise médicale. La réalité rappelle la fiction à l’ordre. Il sera plus difficile de donner corps à l’espoir que de courir sous l’œil d’une caméra de grande chaîne. Il apparaît d’ores et déjà que la suppression des droits de succession ne fera le plus grand bien qu’aux plus favorisés, le grand lot des successions ordinaires n’étant pas assujetti à l’impôt. Découvririons-nous la ligne de partage entre une politique de gauche et une politique de droite ?

On nous ressert donc le « trou de la sécu ». Roselyne Bachelot, ministre de la santé, demandera-t-elle des comptes à son prédécesseur, Xavier Bertrand, aujourd’hui ministre du travail, pour ne pas réitérer ses erreurs ? Comment taxer, se dira-t-on, cette transmission de témoin ?

Xavier Bertrand promet quant un lui un premier train de mesures avec l’imposition du service minimum à la SNCF pour 2008. Attendons de voir si ça roule.

Après le grand menu annoncé à grands renforts de meetings, voici venu le choix difficile des mises à plat à la carte. Xavier Darcos, le ministre de l’Education nationale en mesure la difficulté. La « carte scolaire » aura disparu… en 2010, nous dit-il, alors que les Français sont majoritairement hostiles à sa disparition. Il faudra le temps de mettre en place « les outils de régulation qui garantiront une vraie diversité sociale ». Qui jouera l’œil d’Abel dans ce cas, hein ?

Côté international, notre président veut donner du temps au temps pour l’entrée de la Turquie ou le lancement de l’Union de la Méditerranée Promise. « Ma priorité, a-t-il dit après avoir rencontré son homologue italien, c’est la réussite de la présidence allemande et du Conseil européen des 21 et 22 juin. Qu’avons-nous à faire? Essayer de sortir du blocage institutionnel. » Eh oui, Nicolas, t‘es pas tout seul. Ce qui peut être en soi une consolation.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
29 mai 2007