Chronique du 10 juin 2007 (2)

Le résultat du premier tour des législatives sur le plateau de RFO, le samedi 9 juin 2007, sera-t-il dans les mémoires une pièce d’anthologie ? Miroir des plateaux du grand soir, avec 5 candidats qui viennent faire part de leurs commentaires, l’un d’entre eux, le député sortant, ayant été précédé de son suppléant, dont l’intervention aura relevé plus d’une prestation de président de conseil territorial que d’un suppléant à un candidat ; sortie tragi-comique de Marc Plantegenest, donnant une estocade à Miquelon, dont il aura pointé le « masochisme », pathos de la défaite de Bernard Le Soavec, une nouvelle fois au pied de son mur, soupe amère pour la maire de Saint-Pierre, Karine Claireaux qui la digérait mal, dérive vers un duel décalé entre un présent pour le deuxième tour, Gérard Grignon et la candidate sortie, Karine Claireaux…

Le député sortant était mal à l’aise, malmené dans ses retranchements, les millions annoncés pour l’hôpital par son suppléant, ne suffisant pas à masquer une usure mise en exergue par Annick Girardin, la vraie gagnante de ce premier round, posée dans ses remarques, toute à cet enjeu du deuxième tour qui peut donner lieu sur l’Archipel à une redynamisation de la vie politique.

Le paradoxe est que ce plateau improvisé aura été l’occasion de ressentir le non-dit souvent dissimulé par la langue de bois politique. Les deux candidats retenus pour le deuxième tour méritaient d’être retenus par l’électorat ; les battus servaient de révélateurs, de par leurs propos, à la « sagesse populaire ».

Marc Plantegenest aura décoché une flèche lourde de sens en mettant en retournant contre son adversaire de vie politique, Gérard Grignon, l’argument d’un pouvoir trop longtemps entre les mains des mêmes personnes que ce dernier avait utilisé à son entrée sur scène.

L’on peut s’attendre raisonnablement à un suspense à son paroxysme au soir du deuxième tour qui s’annonce.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 juin 2007