Chronique du 12 juin 2007

Après t’avoir parlé de rien, je vais te parler de tout, ce qui, mine de rien, change tout. À tout prendre et pour tout dire, cela vaut mieux que rien, voilà tout. Après tout, quand on y pense, cela ne change rien ; en tout et pour tout pourra-t-on espérer que cela fasse avancer quelque chose. Ce n’est pas tout d’y penser, encore faut-il le faire. Ne sommes-nous pas entrés sur l’Archipel dans une période où il faut risquer le tout pour le tout ? Ce n’est pas le tout de gémir ; à tout faire, ne vaut-il pas mieux se secouer ? Tout au moins peut-on essayer. Tout à trac et en y réfléchissant, c’est tout de même plus exaltant.

N’entendons-nous pas trop souvent que l’Archipel a des atouts en constatant ultérieurement que rien ne se passe ? Si quelque chose s’enclenche sans lendemain c’est à peu près tout. N’est-il pas temps d’agir tout de suite pour que ça change ? Ce n’est pas le tout, si on ne fait rien, on risque de tout perdre, auquel cas il ne nous restera rien et tout le toutim qui ne vaut guère mieux.

C’est pas tout ça ! me suis-je dit un beau matin qui avait l’air de rien. Un peu de renouveau peut être un atout. Ne faut-il pas de tout pour faire un monde, histoire de constater que l’uniformité n’apporte rien ? Pensons à la chambre bleue et tout et tout…

Par-dessus tout c’est ne rien faire qui ôterait tout espoir, surtout quand on a tout pour bien faire, y compris la relève.

Comme aura écrit Albert Camus dans La Chute : « N’attendez pas le jugement dernier. Il a lieu tous les jours. »

Tout de même…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 juin 2007