Chronique du 2 juin 2007 (2)

On ne pourra reprocher à Rachida Dati d’avoir su mener sa barque contre vents et marées. En cela, elle peut aider celui qui doute pour se redynamiser. Aide-toi, tu t’aideras. Mais Rachida Dati a pris une position politique qui mérite quelque dépassement. Car charme et teinte de peau – les deux en l’occurrence bénéficiant d’une cajolante synergie – ne sont pas obligatoirement synonyme de justesse en politique. Condoleeza Rice – non dénuée de charme – ne porte-t-elle pas une grande responsabilité dans la guerre désastreuse en Irak ? Bref, pour clore cette analyse photogénérique, être gros et moche n’est pas contradictoire avec la hauteur de vue, charme et sveltesse ne la garantissant en rien, a priori. La vérification n’est-elle pas postérieure ?

« Avocats et juges sont unanimes : ils estiment que la loi sur les peines minimales présentée par la ministre de la justice, Rachida Dati, vendredi 1er juin, aura pour conséquence une forte augmentation des effectifs des prisons » précise Le Monde en ce 2 juin 2007.

« Non à la prison pour les mineurs, non à cette solution qui les fait sortir plus délinquants », aura souligné Ségolène Royal. La lutte contre l’exclusion sociale n’est-elle pas une priorité ?

Car Rachida Dati aura concocté un texte plus dur que la loi « anti-récidive » promise par le candidat Nicolas Sarkozy. La victoire aurait-elle fait tomber les verrous du raisonnable ? « Un homme pris pour la seconde fois à dérober un CD dans un supermarché, vol qualifié punissable de trois ans de prison, sera donc passible d’une peine plancher d’un an, relève Hélène Franco », la secrétaire générale du Syndicat de la Magistrature, propos rapportés par L’Express le 1er juin.

On attend avec impatience les mesures à l’encontre des grands corrupteurs, titulaires de comptes dans les paradis offshore et autres éminents spécialistes en détournements de fonds.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 juin 2007