Chronique du 23 juin 2007 (2)

La fête de la musique dans les ruisseaux des souvenirs, il pleuvait des cordes en ce matin des vingt-cinq kilomètres de Miquelon. Pourtant le pain se vendait… comme des petits pains, à la boulangerie bondée de migrants pour Langlade en ce samedi grisailleux. (ça valait bien un néologisme, non ?)

Ah ! Ce cher bourg ! soupira-t-il sous son parapluie, les miches sous le bras, sur le parking du Général de Gaulle phagocyté par les quatre roues des transhumés. Il faut aimer courir, s’ajouta-t-il, au sec dans sa berline, dans sa solitude de poule mouillée.

Les 25 kilomètres ne font-ils pas partie de ces pôles de retrouvailles nécessaires à la survie d’une communauté trop souvent divisée ? Les soucis partent à la chasse, accourt l’insouciance en quête de l’été. Mais le temps ne se commande pas, les organisateurs en ayant conscience pour avoir recruté une fois de plus le groupe Suroît pour le repos des coureurs. Difficile malgré tout de courir en bottes au fil des buttereaux.

Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la dune, de gémir un poète, son feutre sous la lune.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
23 juin 2007