Chronique du 29 juin 2007

Un jour l’on se rendit compte que la terre était ronde et que toute île, si belle qu’elle fût, ne peut vivre repliée sur elle-même. Le temps ne s’était-il pas mondialisé ? Et Saint-Pierre et Miquelon se redécouvrit.

De là à ôter in petto les oripeaux des prudences excessives, sans doute faudra-t-il travailler dur pour réchauffer les espérances. Mais que la coopération régionale se trouve à nouveau impulsée, notamment par un sénateur de l’Archipel qui y croit, voilà qui est encourageant. Ateliers thématiques à l’occasion de la venue sur le territoire de l’ambassadeur de France au Canada et du Consul général de France à Moncton, nouveaux espoirs mais peut-être une approche différente propre à redynamiser les volontés nécessaires pour relever les défis, comment ne pas se prendre à y croire, histoire de bousculer les fatalismes faciles ?

Sans acteur, pas de théâtre dans une vie en perpétuelle réécriture.

Puiser dans nos forces, faire preuve d’imagination et donner tout son sens à la dimension culturelle constitutive de notre identité par notre aventure historique originale, quoi de plus exaltant ?

Il y a dix ans, naissait le Festival Franco-Marines, dans un contexte de rencontres et de partages entre des artistes venus de métropole, des provinces atlantiques canadiennes et ceux des îles, avec la langue française comme facteur d’amitié. « La langue française sera le ciment entre les identités, dans un esprit de fraternité et de fête, » écrivais-je alors en ouverture de livret. Au bout du chemin, un succès qui aura dépassé nos espérances.

Dix ans déjà et le plaisir de me dire qu’il fera encore bon chanter nos couleurs en se jouant de la grisaille.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
29 juin 2007