Chronique du 4 juin 2007

Face à la gauche divisée, il y avait la droite unie. N’était-ce pas prendre trop facilement les Français pour des bleus ? Il aura fallu consoler Patrick Devedjian, écarté de tout ministère, en lui confiant le Conseil général des Hauts de Seine, le département le plus riche de France, ainsi que le secrétariat général de l’UMP. N’y a-t-il pas des gens efficaces chez les sarkozystes ?

Mais Raffarin n’aura-t-il pas été un allié de poids pour le nouveau président. Et voilà que Devedjian et Raffarin s’opposent sur les statuts de l’UMP. Le second veut une direction collégiale, l’autre non.

« Notre problème est de créer une équipe. Il y a aujourd’hui l’exigence de faire une rupture à l’UMP (…) Personne ne souhaite aujourd’hui qu’il y ait dans l’UMP, quelqu’un qui puisse avoir la même légitimité à l’intérieur de l’UMP que Nicolas Sarkozy, parce que Nicolas Sarkozy doit rester le leader naturel de l’UMP » aura déclaré Raffarin. A noter qu’il y a « problème », ce qui semble bien révéler l’absence de ce qui est souhaité. Quant au « leader naturel », ne peut-on pas sourire ? Voilà Nicolas statufié, déifié. Mais la politique ne se moque-t-elle pas des statues ? Qu’importe leur statut.

« Nicolas Sarkozy n’aura pas de successeur » de préciser Devedjian. L’Histoire se serait-elle donc arrêtée un jour de présidentielle de l’an 2007 ?

« « Si on veut faire une réforme des statuts il ne faut pas la faire au regard de ses propres ambitions », a lancé Patrick Devedjian à l’adresse de Jean-Pierre Raffarin avant de présenter sa vision du futur parti », nous rapporte Reuters.

N’oublierait-on pas que Nicolas Sarkozy lui-même s’est imposé dans un parti voulu par Jacques Chirac pour son propre devenir et qu’il y aura bel et bien eu choc des ambitions ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
4 juin 2007