Je serais de droite que je me sentirais… con, du moins plus cons que les autres puisque Nicolas Sarkozy va chercher les personnalités qui ont de l’étoffe – de bons costumes sur mesure -, sur les bancs de la gauche. Et celles-ci, pour survivre, passent l’arme à droite, ce qui te prouverait que passer l’arme à gauche a bel et bien quelque chose de mortifère.
Mais pratiquaient-ils une philosophie de gauche ceux qui se trouvent si vite en phase avec celui qu’ils prétendaient combattre avec acharnement ? Le discours est-il à ce point brouillé ?
Force est de constater que les débats idéologiques sont entrés dans une nouvelle phase. La difficulté des nouveaux positionnements n’est-elle pas liée aux grands chamboulements qui affectent notre société ? Il n’en reste pas moins que celle-ci est plus inégalitaire que jamais. La question est de savoir comment répondre à ces hiatus inacceptables.La réponse ne tiendrait-elle que dans la conception libéralo-bonapartiste incarnée par l’homme d’une synthèse surprenante et inattendue ?
On peut donc être de gauche et passer aussi… pour un con à l’aune de ces nouvelles donnes. Il s’agit bel et bien, pour les uns et les autres, de « déconner », au sens de sortir de cet état, au risque de… déjanter.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 juillet 2007