Chronique du 11 juillet 2007 (2)

Je serais de droite que je me sentirais… con, du moins plus cons que les autres puisque Nicolas Sarkozy va chercher les personnalités qui ont de l’étoffe – de bons costumes sur mesure -, sur les bancs de la gauche. Et celles-ci, pour survivre, passent l’arme à droite, ce qui te prouverait que passer l’arme à gauche a bel et bien quelque chose de mortifère.

Mais pratiquaient-ils une philosophie de gauche ceux qui se trouvent si vite en phase avec celui qu’ils prétendaient combattre avec acharnement ? Le discours est-il à ce point brouillé ?

Force est de constater que les débats idéologiques sont entrés dans une nouvelle phase. La difficulté des nouveaux positionnements n’est-elle pas liée aux grands chamboulements qui affectent notre société ? Il n’en reste pas moins que celle-ci est plus inégalitaire que jamais. La question est de savoir comment répondre à ces hiatus inacceptables.La réponse ne tiendrait-elle que dans la conception libéralo-bonapartiste incarnée par l’homme d’une synthèse surprenante et inattendue ?

On peut donc être de gauche et passer aussi… pour un con à l’aune de ces nouvelles donnes. Il s’agit bel et bien, pour les uns et les autres, de « déconner », au sens de sortir de cet état, au risque de… déjanter.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 juillet 2007